La SABIX
Bulletins déja publiés
Sommaire du bulletin n. 12
 

EDITORIAL

Staline parlant du Vatican demandait quel était le nombre de ses divisions? Le dictateur rouge était trop avisé pour ne pas savoir que dans toute organisation il y a un mélange dans des proportions variables de forces morales et de ressources matérielles. Il en va de même pour notre modeste Association. Je voudrais aujourd'hui vous parler de nos troupes : de leur nombre et de leur qualité dépend le rôle et l'influence de la SABIX.

Dès la troisième année de l'existence de l'Association, l'effectif de nos membres a atteint un plafond proche de 200 et s'y est maintenu jusqu'en 1993.

Ce chiffre m'a semblé bien faible pour plusieurs raisons. Tout d'abord concernant nos ressources : la cotisation annuelle est aujourd'hui de 150 francs et la contribution des membres ordinaires représente entre le quart et le tiers des sommes mises en jeu au cours d'un exercice budgétaire. Le reste des ressources provient pour l'essentiel des cotisations de quelques personnes morales (dont l'AX et la Fondation), des dons sollicités pour des opérations ponctuelles précises (comme l'achat par l'UAP en 1990 du fonds Prieur de la Côte d'Or) ou d'aide exceptionnelle comme la contribution d'X-Forum. Je me propose de revenir dans un prochain éditorial sur ces contributions évidemment essentielles à la vie de la SABIX pour évoquer aujourd'hui de façon détaillée le rôle des membres ordinaires. Cet effectif me paraît faible aussi en comparaison du nombre de polytechniciens vivants qui avoisine 10 000.

Chaque année environ 50 à 60 nouveaux adhérents apparaissent, remplaçant un nombre à peu près équivalent de partants. On peut dire qu'on reste membre de la SABIX durant 4 ans en moyenne. Un examen un peu plus attentif de cette population changeante permet de distinguer d'une part une cohorte d'environ soixante adhérents, à peu près le tiers du total des membres, qui sont les fidèles par excellence : ils sont là en pratique depuis la fondation de l'association et ils renouvellent régulièrement leur cotisation ; d'autre part une autre cohorte un peu plus nombreuse est constituée par les élèves qui adhèrent à la SABIX au moment de quitter Palaiseau et qui pour la plupart d'entre eux ne restent adhérents que deux ou trois ans, probablement parce que la suite de leurs études les conduit à fréquenter davantage la bibliothèque de l'X ; une minorité d'entre eux rentre dans la catégorie des fidèles. Enfin une dernière fraction, d'environ un quart des effectifs, est plus difficile à caractériser : pour la plupart ce sont des personnes qui, professionnellement, sont proches de l'Ecole à un titre ou à un autre.

Le conseil d'administration a unanimement estimé que développer les effectifs de membres ordinaires était une priorité, à la fois pour élargir les bases de notre action morale et pour accroître nos ressources. En effet les membres de l'association constituent notre audience de base, une richesse intellectuelle et morale essentielle : c'est parmi eux que peuvent se développer les idées d'actions nouvelles, apparaître les informations nécessaires à notre action ; c'est leur influence directe ou indirecte qui peut susciter dons, prêts, dépôts d'archives etc... ; de leur nombre et aussi de leur enthousiasme dépend la démultiplication de notre audience : le bouche à oreille qui fait les réputations. Accroître le nombre de nos adhérents ordinaires c'est d'une part accroître proportionnellement et par un effet direct nos ressources annuelles, c'est aussi élargir les bases de nos membres bienfaiteurs, personnes physiques ou personnes morales encore beaucoup trop peu nombreux.

Pour accroître l'effectif de nos membres notre effort doit porter sur les deux termes de l'évolution de la population : accroître les adhésions, freiner les départs.

Regardons de plus près le premier terme, quitte à revenir à une prochaine occasion sur le deuxième.

Pour accroître le nombre des adhésions il faut à l'évidence sensibiliser un certain nombre de cibles. Les élèves, dès leur arrivée à l'Ecole, apprennent l'existence d'une bibliothèque et sont incités à utiliser ses nombreuses ressources. Madame MASSON et son équipe ont déjà fait beaucoup dans ce domaine ; peut-être peut-on accroître encore cet effort de sorte qu'une fraction croissante de la promotion sortante adhère à la SABIX et y soit fidèle plus longtemps.

Mais dans une école il y a aussi des enseignants et des chercheurs. Le corps enseignant de l'Ecole est nombreux ; sans compter les vacataires, son effectif dépasse 300. Or, en 1993 moins de 10 % d'entre eux adhéraient à la SABIX. Les personnels des laboratoires, scientifiques pour la plupart, sont également très nombreux, environ 600 dont, là encore, moins de 10 % étaient, en 1993, membres de notre Association.

Il m'a semblé que ces nombres très faibles révélaient, entre autres, une information insuffisante sur la SABIX, son existence, ses objectifs, ses réalisations.

Au cours de l'année écoulée, j'ai adressé à chaque enseignant, à chaque chercheur, une lettre personnelle expliquant ce que la SABIX pouvait apporter en contrepartie d'une modeste dépense annuelle de 150 francs, déductible du revenu imposable. Mon appel a été entendu, au moins en partie, puisque les pourcentages d'enseignants et de chercheurs adhérents à la SABIX a doublé en 1994 et que nos effectifs avoisinent aujourd'hui 300.

Je profite de cette tribune pour remercier à la fois ceux qui nous sont fidèles et ceux qui viennent de nous rejoindre. A tous, je demande non seulement de persévérer mais aussi de nous encourager et de nous aider par leurs critiques et leurs idées.

Maurice BERNARD
Président