Malgré le degré de perfectionnement atteint dans le domaine des instruments à cordes frottées, en France et en Italie (Nicolas Lupot, Nicolo Amati, Antoine Stradivarius), il s'est trouvé de nombreux chercheurs qui, plus particulièrement dans le domaine du violon, voulurent en modifier la facture afin d'obtenir une sonorité plus grande, ou en parfaire le timbre.
Parmi les plus célèbres citons :
Savart a été conduit vers cette recherche par la considération que la forme en voûte de la table, tout en augmentant sa résistance, diminuait en même temps la diffusion de la vibration par suite de la section des fibres de bois. Il a fait une autre constatation non moins juste : c'est que la convergence des ouïes vers le centre de la table, réduisait d'un tiers la surface utile de diffusion de l'ébranlement des sons.
C'est ainsi qu'il conçut le fameux violon trapézoïdal. L'instrument en forme de trapèze isocèle en supprimant le rétrécissement central des cordes et des coins de violon normal et avec des ouïes rectilignes verticales pour éviter le sectionnement des bois par les deux fentes en forme de F, est créé dans les bois propres de la lutherie : fond, éclisses et tête en érable, table en épicéa, touche en ébène. Autre particularité, l'instrument ne comporte pas de voûte. Il possède une barre d'harmonie ajustée à l'intérieur, au centre de la table sur toute la longueur. Habituellement cette pièce se trouve sous le pied du chevalet du côté des cordes graves, l'âme étant située sous l'autre pied. Mais elle est absente sur le violon de Savart.
Violon de Savart.© Ecole Polytechnique/Inventaire général. M. Fortin.
Malheureusement, au point de vue acoustique, le violon de Savart ne devait pas apporter de réelle amélioration. Les recherches, tout en étant dignes d'intérêt, n'obtinrent que peu de succès pour différentes causes, notamment dans les domaines de la sonorité, de l'esthétique et du manque de maniabilité. En voulant corriger certains défauts, il en avait créé de nouveaux infiniment plus graves.