La SABIX
Bulletins déja publiés
Sommaire du bulletin 23
 

EDITORIAL

En 1862 le général Coffinières, qui commandait l'Ecole polytechnique, demanda au Ministre d'Etat chargé des Beaux-Arts, de faire exécuter les portraits en médaillon de quelques personnages qui avaient pris une part importante dans la fondation de l'Ecole. Aujourd'hui ces tableaux, qui appartiennent au patrimoine national, ornent les murs de la salle des conseils à Palaiseau.

Emmanuel Grison, qui présida le conseil de la Sabix dans les premières années, a bien voulu rédiger à l'intention de nos lecteurs les réflexions personnelles que lui inspirent ces tableaux. Le bulletin 23 nous propose ce texte qui ne se présente ni comme un catalogue d'exposition, ni comme une suite de biographies résumées.

Mais plutôt, considérant successivement chacun de ces médaillons, l'auteur esquisse lui-même le portrait du personnage comme il le voit, nous rappelle son rôle dans les événements exceptionnels de la période révolutionnaire, et plus particulièrement dans l'institution et les débuts de l'Ecole polytechnique. Ceci, en choisissant quelques épisodes significatifs mais peu connus.

Des bulletins antérieurs de la Sabix ont déjà traité de la création de l'Ecole et de sa vie au cours des premières années, notamment le numéro 11 dans lequel Bruno Belhoste démontre avec la rigueur de l'historien que le plan de la nouvelle Ecole a bien été conçu par Monge dans ses moindres détails, et le numéro 8 qui relate les interventions de Prieur de la Côte d'Or pour la défendre.

Mais le présent bulletin réunit dix personnalités d'origines, de tempéraments, de destins très contrastés. Leur caractère commun, c'est la volonté ardente et désintéressée qu'ils manifestent dans l'atmosphère fébrile de l'an II, d'instruire et de former des hommes qui serviront la jeune République menacée de tous côtés. En quelques pages Emmanuel Grison fait ainsi revivre devant nous, saisis dans leur effort autour de ce projet partagé, des hommes aussi différents que Lamblardie, Lagrange, Berthollet, Guyton de Morveau, Monge, Prieur de la Côte d'Or, Fourcroy, Carnot. Il s'efforce de discerner l'importance et la qualité de l'apport de chacun à la nouvelle école. Si ses jugements s'appuient sur de solides références et sur un parti d'impartialité, il ne prétend pas pour autant à une objectivité illusoire : dans les observations qui se rapportent aux prises de positions, aux décisions et aux actes des personnages mis en scène, on peut percevoir certaines inclinations de l'auteur. Notamment son admiration pour l'enthousiasme inépuisable de Monge, le courage, la foi dans la science, la fermeté des convictions de Carnot, la modestie de Lagrange, la disponibilité de Lamblardie, leur désintéressement...

Mais inutile de commenter ce texte qui ne se résume pas : mieux vaut le lire.

Et pour conclure cet editorial, qui doit paraître trop tôt pour que nous puissions rendre compte de la visite organisée par la Bibliothèque dans certaines collections de Florence non accessibles au public, il nous faut appeler l'attention de nos adhérents sur la réunion qui se tiendra le 6 juin 2000, au 3 rue Descartes à Paris , dans l'amphithéâtre Poincaré. Le programme des interventions, mis au point par Monsieur Maurice Hamon, est ordonné autour du thème " La culture d'entreprise ".

Le rédacteur de publication

Jean-Paul Devilliers.