Le patrimoine de l'Ecole est riche d'instruments scientifiques du XIXe siècle et même du XVIIIe. Beaucoup sont des appareils de démonstration, réalisés pour les laboratoires de l'Ecole. Ils étaient installés dans les grandes armoires des collections de physique.
A la suite du transfert à Palaiseau, une grande partie de ces appareils a été stockée dans les réserves et les armoires ont été utilisées à d'autres fins.
Le Général Chavanat a fait restaurer les armoires. Deux d'entre elles ont été installées dans l'anti-chambre du salon d'honneur. On y a présenté surtout les appareils d'optique. L'Ecole possède en effet une très belle collection, dont la pièce la plus ancienne est un télescope de Grégory, provenant de la collection Ménage, confisqué lors de la Révolution et donné à l'Ecole Centrale des Travaux Publics. Ces objets d'optique n'ont pas demandé d'autres soins qu'un bon nettoyage.
Par contre, en juin dernier, une autre partie des appareils de collections de physique a été présentée dans la mezzanine du salon d'honneur, totalement réaménagée, toujours en utilisant les anciennes armoires.
L'accent a surtout été mis sur l'électricité et l'électromagnétisme. Sont ainsi regroupées pour la présentation une superbe machine de Van Marum, une machine d'Armstrong, une machine de Ransolen et une machine de Carré. Dans les armoires, est exposé un ensemble d'appareils datant pour la plupart du milieu du XIXe siècle : Bobine de Maon, appareil de Foucault pour montrer l'influence des courants d'induction dans les masses métalliques, cerceau de Delezenne, pile de Melloni.... L'une des plus belles pièces est un aimant naturel, provenant des collections de l'Académie royale des sciences, et arrivé à l'école également à travers les confiscations révolutionnaires.
Tous ces appareils étaient dans un état peu satisfaisant et il a fallu faire procéder à une soigneuse restauration avant leur exposition.
L'opération a été coûteuse, 70.000 francs, et une aide rétrospective serait la bienvenue de la part des Amis de la Bibliothèque, mais le résultat est tout à fait remarquable.
Lors de la présentation au drapeau des élèves de la promotion 1987, le Président de la République a remis officiellement à l'Ecole le canon trouvé lors des fouilles de l'épave du Patriote, l'un des bateaux de l'expédition d'Egypte, qui avait fait naufrage en baie d'Alexandrie en juillet 1798.
Le canon a été traité par électrolyse dans les laboratoires de la Direction des études et recherches d'E.D.F. Ce canon avait été offert en présent au Président de la République par le Président Moubarak, lors de sa visite officielle que rendit celui-ci à la France.
Il est désormais installé dans le grand hall de l'Ecole, en témoignage de la participation des polytechniciens à l'expédition d'Egypte.