Polytechnique à travers
la philatélie et les cartes postales
Collectionneur passionné, Fabrice
Mattatia (X1990) présente dans le bulletin 36 de
la Sabix un ensemble de timbres-poste en relation avec l’Ecole
polytechnique et ses anciens élèves. Il s’agit
de portraits d’hommes éminents ayant rendu des services
à la collectivité ou d’images représentant
de grands projets auxquels ils ont concouru (barrages, avions,
trains…). Bien organisées, accompagnées de
brèves notices, ces reproductions composent un complément
original et agréable aux ouvrages traitant de l’histoire
de l’Ecole et des biographies des anciens élèves
qui se sont signalés dans les sciences, l’industrie
ou la vie publique.
Mais l’intérêt de ce bulletin dépasse
de beaucoup celui d’un catalogue, si réussi soit-il.
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En effet les
commentaires de Fabrice Mattatia et de Christian Marbach,
président de la Sabix et lui aussi collectionneur méthodique,
abordent des questions qui touchent à la nature même
de notre société. Que signifient les timbres
? Quels sont les critères qui conduisent une entreprise
postale, le plus souvent dépendante de l’Etat, à
choisir le sujet de la gravure d’un timbre ? Ce choix est-il
un acte d’autorité ou répond-il à une
mentalité collective ?
Les premiers timbres français portaient l’effigie de
Cérès, déesse des moissons. Plus tard,
après le portrait de Napoléon III, vint la Semeuse
et des figures allégoriques se référant
à la mythologie gréco-romaine. Le timbre de
Pasteur fut le premier destiné à honorer un
savant. Il a été depuis suivi de beaucoup d’autres,
inventeurs, philosophes, savants, hommes politiques…. Et aussi
de nombreuses images de réalisations collectives (barrages,
viaducs, avions…).. Quelle trace ces illustrations laissent-elles
dans la pensée des milliers d’expéditeurs et
de destinataires qui ne les voient que d’un regard fugitif
et distrait ?
Sans doute la multiplication des sujets et la qualité
des gravures réjouissent les philatélistes Cependant
le nombre de timbres émis dans le monde chaque année
surpasse de beaucoup les possibilités d’achat des amateurs.
Il faut donc savoir choisir un domaine d’intérêt
et s’y limiter. Pourtant il serait regrettable que les enfants
d’aujourd’hui abandonnent la passion des collections de timbres
car les portraits des grands hommes, et les belles gravures
représentant les paysages lointains, leur faune, leur
flore, peuvent contribuer au développement de leur
culture.
Contrairement aux timbres «
émissions officielles de l’Etat qui reflètent
ses choix politiques nationaux, voire sa propagande »,
les cartes postales procèdent d’une démarche
commerciale de l’éditeur qui doit répondre à
une attente de l’acheteur. Elles participent aussi à
la constitution d’une mémoire collective. Le champ
des sujets illustrés est très vaste, Fabrice
Mattatia rend hommage à Gérard Neudin (X1963)
qui édita des catalogues de cartes anciennes classées
de façon méthodique. Ces catalogues font aujourd’hui
autorité.
La cartographie relative à l’Ecole polytechnique comprend
plus de 300 cartes postales. Les cartes de la collection Mattatia
présentées dans le bulletin Sabix introduisent
le lecteur dans la vie quotidienne de l’Ecole polytechnique,
« du temps jadis ». Elles expriment une atmosphère
et portent un témoignage chargé d’une certaine
émotion.
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En résumé le bulletin 36, de fort belle facture,
est un document à conserver par ceux que l’histoire
de l’Ecole intéresse. En outre un bref post-scriptum
du président répondant à un message de
Jean Duchêne, adhérent de la Sabix, pourra les
initier à la tyrosémiophilie, une passion encore
peu répandue mais peut-être appelée à
un bel avenir dans le milieu des polytechniciens.
Devilliers (X57) |