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Bulletin n° 68
L'aventure du TGV
Ce numéro comporte 168 pages.
Contenu du numéro :
- Editorial :
par Pierre Couveinhes (X1970)
- Introduction
par René d'Ambrières (X1970)
- Les souvenirs de Jean Dupuy
Entretien de Jean Dupuy (X1948) avec Jean-Marie Metzler (X1962), François Lacôte (X1966) et René d'Ambrières (X1970)
- De quelques réflexions complémentaires sur le projet de ligne nouvelle de Paris à Lyon
par Jules Antonini (X1922)
Accompagné d'une brève biographie de Jules Antonini par René d'Ambrières
- L'aventure des lignes à Grande Vitesse en France
par Jean-Pierre Pronost (X1963)
- La famille TGV, 40 ans de service commercial, 4 générations
par François Lacôte (X1966)
La saga des records de vitesse
Entretien de François Lacôte (X1966) avec René d'Ambrières (X1970)
Comment le TGV a bouleversé la conception des gares
par Jean-Marie Duthilleul (X1972) et Etienne Tricaud (X1980)
L'essor mondial du concept de Grande vitesse ferroviaire et les succès français sur le marché international
par Pierre-Louis Rochet (X1965)
L'horizon états-unien du TGV : l'échec tient-il à la sociologie des acteurs et à l'essence de l'objet
par Arnaud Passalacqua (X1998)
Les métamorphoses du modèle économique de la grande vitesse ferroviaire
par Yves Crozet
Hyperloop et le mirage de l'hypervitesse
par Hervé de Tréglodé (X1970) et Yves Crozet
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Ce bulletin est consacré à l'une des réalisations emblématiques de l'époque gaullo-pompidolienne, le TGV, qui a profondément reconfiguré la géographie économique
de la France. En témoigne la carte figurant
dans l'introduction de René d'Ambrières, qui
montre comment les distances apparentes
entre Paris et de grandes métropoles telles
que Lyon, Lille ou Bordeaux ont été divisées
par un facteur 2 voire davantage. Il est frappant de constater que plus d'un siècle plus
tard, le chemin de fer a pu jouer un rôle disruptif analogue à celui qu'il avait eu au milieu de XIXe siècle.
Le TGV ayant été lancé dans un passé assez
récent, les coordonnateurs de ce bulletin ont
pu obtenir des contributions des personnes
mêmes qui étaient aux commandes du projet: ingénieurs ayant piloté la construction
des lignes, conçu et fait fabriquer les grands
équipements, ou vendu le concept à l'exportation, architectes ayant imaginé des gares
d'un type nouveau, économistes ayant dès le
début contribué au pilotage de l'opération et
à sa rentabilité.
Lors de la préparation de ce bulletin, nous
avons eu le privilège d'interviewer Jean Dupuy (X1949), directeur du Matériel puis
directeur général de la SNCF, le « père du
TGV », quelques semaines seulement avant
sa disparition. Ce dernier a donné des informations très précises sur les conditions dans
lesquelles le TGV avait été décidé. En particulier, il nous a confié l'original de la note remise
au général de Gaulle pour lui présenter le projet. Rédigée par Jules Antonini (X1922, secrétaire général de la SNCF de 1958 à 1974),
ce document est maintenant conservé à la
bibliothèque centrale de l'X. On en trouvera
un fac simile dans ce bulletin, accompagné
d'un carton manuscrit de l'auteur, précisant
que la note avait été remise au Général le 19
novembre 1968, et que celui-ci avait répondu
(favorablement) le 23 novembre à 13h. Antonini, grand résistant, devait avoir une ligne directe avec le Général...
Ce bulletin est consacré à l'une des réalisations emblématiques de l'époque gaullo-pompidolienne, le TGV, qui a profondément reconfiguré la géographie économique
de la France. En témoigne la carte figurant
dans l'introduction de René d'Ambrières, qui
montre comment les distances apparentes
entre Paris et de grandes métropoles telles
que Lyon, Lille ou Bordeaux ont été divisées
par un facteur 2 voire davantage. Il est frappant de constater que plus d'un siècle plus
tard, le chemin de fer a pu jouer un rôle disruptif analogue à celui qu'il avait eu au milieu de XIXe siècle.
Le TGV ayant été lancé dans un passé assez
récent, les coordonnateurs de ce bulletin ont
pu obtenir des contributions des personnes
mêmes qui étaient aux commandes du projet: ingénieurs ayant piloté la construction
des lignes, conçu et fait fabriquer les grands
équipements, ou vendu le concept à l'exportation, architectes ayant imaginé des gares
d'un type nouveau, économistes ayant dès le
début contribué au pilotage de l'opération et
à sa rentabilité.
Lors de la préparation de ce bulletin, nous
avons eu le privilège d'interviewer Jean Dupuy (X1949), directeur du Matériel puis
directeur général de la SNCF, le « père du
TGV », quelques semaines seulement avant
sa disparition. Ce dernier a donné des informations très précises sur les conditions dans
lesquelles le TGV avait été décidé. En particulier, il nous a confié l'original de la note remise
au général de Gaulle pour lui présenter le projet. Rédigée par Jules Antonini (X1922, secrétaire général de la SNCF de 1958 à 1974),
ce document est maintenant conservé à la
bibliothèque centrale de l'X. On en trouvera
un fac simile dans ce bulletin, accompagné
d'un carton manuscrit de l'auteur, précisant
que la note avait été remise au Général le 19
novembre 1968, et que celui-ci avait répondu
(favorablement) le 23 novembre à 13h. Antonini, grand résistant, devait avoir une ligne directe avec le Général...
Le style de la note est un peu surprenant pour
le lecteur d'aujourd'hui, car il n'y figure aucun
chiffre, et elle se termine par une citation de
Vigny. On est cependant frappé par la permanence des problématiques et par la hauteur
de vue dont fait preuve le rédacteur. Il affirme
bien sûr que la ligne Paris-Lyon, qu'il s'agit de
décider, sera « un projet hautement rentable,
sans aléas », et cela s'est avéré exact. Mais
Antonini voit plus loin et comprend le rôle
que pourra jouer le TGV en matière d'aménagement du territoire, dans une logique très
saint-simonienne. Il anticipe les critiques de
ceux qui souhaitent donner la priorité aux
lignes de banlieue en développant cette argumentation: « pour la banlieue, la SNCF a fait
tout ce qui a dépendu d'elle [...] Elle est prête
toujours à s'associer à tout nouvel effort [...]
Mais la SNCF n'est pas la Société nationale
des chemins de fer de banlieue. Elle est la
Société nationale des chemins de fer français.
Elle se doit à tout le territoire ». Cette problématique banlieues/France périphérique ne
semblerait pas déplacée dans l'actuelle campagne présidentielle !
Les trois articles suivants, consacrés respectivement à la construction des lignes à
grande vitesse, au développement des matériels et aux records de vitesse ont été écrits
par Jean-Pierre Pronost (X1963) et François
Lacôte (X1966), qui ont joué un rôle central
dans ces domaines. A la lecture de ces textes,
on ressent la fièvre industrielle qui a saisi la
France lors des fameuses Trente Glorieuses:
une époque où les ingénieurs, à commencer par les polytechniciens, s'occupaient
avant tout de technique et d'industrie, plutôt qu'à imaginer des montages financiers
alambiqués; où ils savaient concevoir des
innovations majeures dans l'industrie lourde,
donnant des leçons aux Japonais, Allemands
et autres Coréens; et ce, en mobilisant à la
fois un bagage scientifique de haut niveau (la « mathématique de la dynamique ferroviaire » utilisée pour expliquer l'instabilité du
bogie) et une remarquable connaissance du
terrain (les considérations de Jean-Pierre Pronost sur le choix du ballast et des traverses,
ou sur l'art du terrassier).
Les résultats obtenus dans tous les domaines
sont impressionnants. Pour ne donner qu'un
exemple, entre la première et la quatrième
génération, la puissance massique du moteur
de traction TGV a été multipliée par 3. Et le record du monde de vitesse sur rail a été
porté à 380 km/h en 1981, puis 515.3 km/h
en 1990 et enfin 574.8 km/h en 2007, un
record qui tient toujours.
Mais le succès du projet n'est pas lié seulement à des considérations techniques. Les
architectes Jean-Marie Duthilleul (X1972) et
Étienne Tricaud (X1980) montrent comment
le TGV a suscité un « retour des gares ». Après
leur passé glorieux au XIXe siècle, celles-ci
étaient devenues dans les années 1970 des
bâtiments un peu honteux, que l'on s'efforçait de dissimuler, voire de faire disparaître.
Grâce au TGV, elles ont repris une place centrale, devenant des lieux de vie au coeur des
villes et des éléments de fierté pour les territoires. Et le concept développé par les deux
architectes a été vendu dans le monde entier.
Les deux articles suivants sont consacrés à
l'essor à l'exportation du modèle TGV. Le
premier a pour auteur Pierre-Louis Rochet
(X1965), qui a piloté pendant plusieurs décennies les ventes à l'étranger de ce modèle. On
voit celui-ci s'imposer progressivement en
Europe, choisi dès 1988 par l'Espagne, puis
par la Belgique, les Pays-Bas, l'Allemagne et
la Grande-Bretagne, avec les Thalys et Eurostar. Le « grand large » n'est pas oublié. La
stratégie est fondée sur une approche marketing, consistant à identifier avec précision
les atouts du TGV, puis à rechercher les cibles
auxquelles il pouvait le mieux répondre. On
est impressionné par l'agressivité sans complexe et l'habileté commerciale de ces Français, qui savent présenter des films en coréen
en Corée, et en chinois à Taiwan, alors que les
concurrents allemands ne disposent au mieux
que de films en anglais. Le succès est au rendez-vous, tout au moins en Corée, mais le
concept s'exporte plus difficilement dans les
pays à structure fédérale. Ce point est détaillé
dans l'article d'Arnaud Passalacqua (X1998),
historien spécialiste des mobilités, qui analyse
en détail les causes de l'échec aux États-Unis.
Plus qu'à des raisons strictement techniques
et économiques, celui-ci semble bien résulter des différences institutionnelles entre les
États-Unis et la France, et des profils sociologiques très différents des négociateurs des
deux parties.
L'article suivant, rédigé par le Pr. Yves Crozet apporte un éclairage économique particulièrement bienvenu, alors que le reste
du numéro adopte plutôt un point de vue
d'ingénieur. L'auteur souligne fort pertinemment que « La grande vitesse ferroviaire a
été portée en France par des ingénieurs [...]
mais aussi par des ingénieurs-économistes. »
Et de fait, des analyses économiques ont été
menées dès le début du projet de TGV Paris-Lyon. Celles-ci se sont avérées fort utiles pour
convaincre le ministère des Finances et Raymond Barre en personne, comme le rappelle
avec humour Jean Dupuy dans son interview... Par ailleurs, la rentabilité du projet a
résulté, non seulement de l'augmentation du
trafic, mais aussi de celle des recettes unitaires, grâce à une tarification fondée sur le
yield management, permettant de faire payer
davantage les voyageurs pressés à forte capacité contributive.
La rentabilité de la ligne Paris-Lyon s'est avérée
excellente et conforme aux prévisions. Mais
les élus locaux, qui au début ne voyaient dans
le TGV qu'un outil destiné aux cadres supérieurs, ont vite compris l'atout que pouvait
représenter un arrêt de ce train sur leur territoire, ainsi que l'avait anticipé Jules Antonini.
Ils ont poussé à la multiplication du nombre
de lignes et de gares intermédiaires, qui n'ont
pas apporté les trafics attendus. Avec en
plus la concurrence des lignes d'aviation low
cost, qui pèse sur les tarifs, la rentabilité du
TGV s'est progressivement dégradée et son
modèle est aujourd'hui en question, notamment le Schéma national des infrastructures
de transport (SNIT), pourtant voté à la quasi-unanimité du Parlement en 2009. Cela
rappelle le sort du Plan Freycinet de 1878,
qui visait à favoriser le développement économique du pays en désenclavant les
régions isolées, et a été remis en cause avant
même d'être achevé.
Mais aujourd'hui, le principal atout du TGV
est peut-être la traction électrique, qui en fait
un puissant outil de décarbonation du secteur des transports. Comme le relate Jean
Dupuy dans son interview, ce choix a pratiquement été imposé aux décideurs par la
ténacité des ingénieurs. Comme quoi il est
bon que ceux-ci soient proches des circuits de
décision quand il s'agit de choix techniques et
industriels...
Le bulletin se termine par un article d'Hervé de Tréglodé (X1970) et Yves Crozet sur Hyperloop, le concept développé notamment par Elon Musk, qui est parfois présenté comme le « TGV du futur ». L'analyse détaillée menée par les auteurs laisse penser que ce projet pose encore des problèmes considérables, tant en matière technique que de sécurité et d'environnement, qui l'empêcheront probablement de déboucher avant longtemps. En outre, son coût très élevé devrait limiter son
usage à une frange très aisée de la population, un peu comme les récents vols dans l'espace de multimilliardaires.
A ce modèle de « société à deux vitesses »,
on peut préférer celui du TGV, où l'innovation technologique associée au souci d'aménagement du territoire a permis d'offrir un
service de qualité pour un prix restant raisonnable, tout en améliorant l'attractivité économique de la France, grâce à l'excellence des
infrastructures.
J'espère que vous prendrez comme moi grand plaisir à la lecture de ce bulletin passionnant. Je remercie vivement les auteurs, et particulièrement René d'Ambrières et François Lacôte qui ont bien voulu en assurer la coordination.
Biographies des auteurs
René d'Ambrières
X 1970, ingénieur de l'Armement et DEA en droit, il a occupé des postes opérationnels à
la DGA. Il a dirigé l'usine de fabrication de bogies du site des ANF de Crespin, puis a été
directeur commercial adjoint de DCN international. De 2000 à 2009, il a été président de la
société HORIZON sas chargée de réaliser le programme des frégates Horizon en coopération
franco-italienne. A partir de 2009, il a été directeur du maintien en condition opérationnelle
de l'ensemble des navires de la flotte française entretenus par DCNS. Enfin, de 2012 à 2016, il
a été directeur du centre des armes sous-marines de Saint Tropez.
Outre cette carrière technique, il a fait régulièrement des publications historiques et a collaboré
au Dictionnaire de biographie française. Il est membre du conseil d'administration de la SABIX.
Pierre Couveinhes
X 1970, ingénieur général des mines honoraire, il est depuis août 2016 membre associé du
Conseil général de l'économie (CGE) au ministère de l'Économie et des Finances. Il a exercé
des responsabilités variées en entreprise et dans l'administration, dans des secteurs tels que
l'énergie, la sidérurgie, l'audiovisuel et l'édition. Il est président de la SABIX depuis juin 2014,
membre du comité éditorial de La Jaune et la Rouge depuis juin 2013 et président du comité
de rédaction de la série Responsabilité et Environnement des Annales des Mines depuis 2016.
Yves Crozet
est économiste, membre du Laboratoire Aménagement Economie Transports (LAET-CNRS) qu'il
a dirigé de 1997 à 2007. Professeur à l'Université Lyon 2 de 1992 à 2010, puis à Sciences-Po
Lyon, il est professeur émérite depuis 2015. Il est également Research Fellow du CERRE (Centre
on Régulation in Europe) à Bruxelles, membre du conseil d'administration et vice-président
du Conseil National Routier (CNR) Il est aussi administrateur du CITEPA (Centre technique de
référence en matière de pollution atmosphérique et de changement climatique) et membre du
conseil scientifique de TDIE (Transport Développement Intermodalité Environnement).
En 2016, il a publié aux Éditions Economica un ouvrage intitulé Hyper-mobilité et politiques
publiques: changer d'époque? Depuis 2014, Yves Crozet est maire de la commune de Saint-Germain-la-Montagne (42).
Jean Dupuy (1927-2021)
Entré à l'Ecole polytechnique en 1948, il en sort dans le Corps des mines. Après 4 années pasées au Service des mines, il consacre à partir de 1956 sa carrière à la SNCF. Pendant dix ans, il
occupe plusieurs postes opérationnels au sein de l'entreprise, qui lui permettent d'acquérir une
excellente connaissance des matériels. En 1967, il est nommé directeur adjoint du Matériel et
de la Traction de la SNCF. C'est à partir de ce moment qu'il consacre une grande part de son
énergie à la promotion du projet TGV, qui fait l'objet d'un premier rapport au gouvernement
en 1969. En 1971, il devient directeur Matériel et Traction et il lance toutes les expérimentations permettant de définir et de valider le concept du TGV. Il est à bord de la rame qui, en
1981, bat le record de monde de vitesse qui était inchangé depuis 1955. En 1974, il est promu
directeur général adjoint de la SNCF et onze plus tard, en 1985, il en devient le directeur général. Choisissant de prendre ses distances par rapport à plusieurs objectifs de gouvernance alors
assignés à la SNCF, il quitte l'entreprise en 1987.
Jean Dupuy est unanimement considéré comme le père du TGV.
Jean-Marie Duthilleul
X1972, il est ingénieur en chef des Ponts et Chaussées et architecte DPLG. En 1977, il intègre
l'équipe du secrétariat général des villes nouvelles, qui anime des réflexions urbaines notamment sur la centralité, la mixité, la densité et, déjà, la maîtrise de l'énergie dans la cité. En 1982,
il est chargé de mission pour l'Exposition universelle puis, en 1983, il rejoint la mission de coordination des grands projets de l'État à Paris. En 1986, les dirigeants de la SNCF l'appellent pour
structurer un atelier d'architecture. Avec Étienne Tricaud, il se lance alors dans la conception
des grandes gares contemporaines. En 1997, lauréat du concours international pour la gare
TGV de Séoul, il crée avec Étienne Tricaud, au sein du groupe SNCF, l'agence AREP, équipe pluridisciplinaire qui s'investit dans la création de nombreuses gares et de l'aménagement urbain
qui en découle tant en France qu'à l'étranger. En 2012 il quitte la direction de l'agence AREP,
reprise par Etienne Tricaud, pour créer sa propre agence d'architecture, l'agence Duthilleul.
François Lacôte
est ancien élève de l'Ecole polytechnique (X1966) et ingénieur des-Ponts et Chaussées. Après
trois années (1971-1974) consacrées à piloter les projets d'urbanisme et d'aménagement dans
le département du Doubs, il a consacré sa carrière au secteur ferroviaire, à la SNCF puis chez
Alstom.
Il entre à la SNCF en 1974 et occupe successivement (1974-1980) trois postes de directeur
d'établissement de maintenance de matériel roulant (automoteurs à Metz, locomotives diesel
à Nevers, locomotives électriques près de Lyon). En 1980, il rejoint le département des matériels neufs (études, développement, mise en service) pour diriger le secteur des locomotives et
automotrices (1980-1982), puis le secteur des TGV (fin 1982 à fin 1990). Il assure la mise au
point de la première génération de TGV, dirige les développements et la mise en service des
TGV de 2e génération et de 3e génération. Il a dirigé les campagnes d'essai qui ont conduit aux
records de vitesse du TGV de 1989-1990.
Fin 1990, il est nommé directeur du Matériel roulant (30000 agents), où il assure à la fois le
pilotage des projets de matériel neuf (y compris TGV), et la gestion et restructuration du secteur de la maintenance des matériels. De fin 1997 à fin 2000, il occupe les postes de directeur
International puis directeur Recherche et Technologie.
En septembre 2000 il rejoint Alstom comme directeur technique. A ce titre, il pilote les projets
de recherche et développement (notamment celui de la 4e génération de TGV, l'AGV d'Alstom),
l'introduction de nouvelles technologies, et il développe l'expertise du groupe. Il co-dirige la
campagne d'essais d'avril 2007 qui a conduit au nouveau record de vitesse (575 km/h), qui n'a
toujours pas été battu.
Retraité depuis juin 2014, il assure des fonctions d'enseignement (mastère ferroviaire) et d'expertise (programme européen Shift2Rail).
Arnaud Passalacqua
est ancien élève de l'École polytechnique (X1998) et ingénieur civil des Ponts et Chaussées.
Après un doctorat d'histoire obtenu en 2009, il est devenu maître de conférences en histoire
contemporaine à l'Université Paris-Diderot (2010-2020), avant d'occuper un poste de professeur en aménagement de l'espace et urbanisme à l'Université Paris-Est-Créteil depuis 2020. Ses
travaux portent sur l'histoire des mobilités dans plusieurs contextes occidentaux sur le temps
long de l'époque industrielle. Il s'est ainsi intéressé aussi bien aux mobilités urbaines qu'aux
mobilités interurbaines, notamment ferroviaires. Son approche se fonde sur plusieurs concepts
permettant une analyse transversale de ces questions: espace public, innovation, énergie, circulation transnationale, imaginaires sociaux... Il est membre actif de plusieurs structures de ces
champs de recherche, notamment Rails et histoire, P2M et T2M
Jean-Pierre Pronost
X1963 et ingénieur Civil des Ponts et Chaussées, il a commencé sa carrière à la SNCF dans le
domaine de l'infrastructure. Dès 1970, il a intégré le bureau d'études créé pour prendre en
charge les premières études du projet de ligne à grande vitesse entre Paris et Lyon, et a rejoint
entre 1976 et 1981 la direction responsable de la construction du projet. Après un intermède
comme chef du département de la maintenance des voies sur le réseau, il devient directeur du
projet de LGV Nord et de l'Interconnexion en Île-de-France de 1988 à 1994.
Directeur de l'Aménagement de la SNCF, il rejoint ensuite à sa création en 1997, comme directeur général délégué Réseau, le nouvel établissement public Réseau ferré de France en charge,
au sens des règles communautaires, des missions de gérant d'infrastructure du réseau ferré
national. En 2001, il prend la présidence de Certifer, agence de certification ferroviaire récemment créée pour couvrir l'ensemble du domaine des transports guidés ferrés nationaux. Depuis
2009, il exerce une activité indépendante d'ingénieur conseil.
Officier de la Légion d'honneur, il est président d'honneur de Ponts Alumni et de l'AFTES
(Association française des tunnels et de l'espace souterrain).
Pierre-Louis Rocket
Né en 1946, ancien élève de l'École polytechnique (X1965) et ingénieur civil des Ponts et
Chaussées, il a occupé plusieurs postes opérationnels à la SNCF de 1970 à 1977. Il rejoint
ensuite SOFRERAIL (filiale ingénierie export de la SNCF), où il fut jusqu'en 1981 directeur du
projet d'étude de la ligne Marrakech-Laayoun, au Maroc. Directeur technique, puis directeur
général de SOFRERAIL, il créa Canarail en 1990, fut chargé de la fusion de SOFRERAIL avec
SOFRETU, filiale de la RATP. Il devint en 1995 PDG de la société SYSTRA résultant de cette
fusion. Il fut ensuite PDG de SNCF International, de sa création en 1998 jusqu'en 2001.
Depuis, il fut successivement président du conseil de surveillance de Siemens Transportation
Systems France, président d'EGIS (avec la création en 2004 de Egisrail), directeur ferroviaire du
groupe ARCADIS, conseiller Market Intelligence & Stratégie du groupe Vossloh, personnalité
qualifiée pour la Fédération des industries ferroviaires dans le cadre de la médiation de la filière
ferroviaire.
Hervé de Tréglodé
Ingénieur général des mines honoraire, ancien élève de l'École polytechnique (X1970) et de
Mines ParisTech, il a été conseiller technique du ministre de l'Agriculture. Il devint ensuite
directeur régional de la SNCF en Normandie et directeur des Affaires européennes de la même
entreprise, puis directeur général adjoint de Réseau ferré de France (RFF, aujourd'hui SNCF
Réseau). Il a été membre permanent du Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD, ministère de la Transition écologique). Chevalier dans l'ordre de la
Légion d'honneur et Officier dans l'Ordre national du Mérite
Etienne Tricaud
X1980, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, architecte DPLG et urbaniste, il commence
son activité en 1985 comme ingénieur structure dans les bureaux d'études OveArup & Partners
(Londres) et RFR (Paris), sous la direction de Peter Rice.
En 1986, il rencontre Jean-Marie Duthilleul avec lequel il partage une même vision de l'élaboration des projets. Au sein de l'Agence des gares de la SNCF, ils réinventent la gare contemporaine à travers la conception d'un réseau de gares qui irriguent le territoire et jouent à nouveau
un rôle clef dans la dynamique urbaine. En trois décennies se construisent les gares du TGV
Atlantique, puis Nord, Méditerranée, Est et enfin Rhin-Rhône. En 1997, ils fondent AREP, dont
Etienne Tricaud devient directeur général, puis président du directoire en 2012 jusqu'en 2018.
Ensemble, ils ont conçu de nombreux projets en France et à travers le monde, notamment:
les gares d'Avignon, Strasbourg, Turin, Shanghai-Sud et Casa-Port, le musée historique de
Pékin, des tours à Doha et à Hô-Chi-Minh-Ville, un centre sportif à Hangzhou, des projets de
bureaux, de commerces et d'hôtels en France et à l'étranger, mais aussi des études urbaines au
Viêtnam, en Arabie Saoudite et en Russie (cité de l'innovation de Skolkovo).
Aujourd'hui, au sein de sa nouvelle structure créée en 2019, Étienne Tricaud étudie des projets
et développe des missions d'architecture et d'urbanisme. Parmi les derniers projets à son actif,
qui verront le jour dans les prochaines années ou viennent d'être livrés, on peut citer la gare
de l'exposition universelle de Dubaï 2020, la gare de Pékin Qinghe desservant le site des JO
de 2022, la Tour des sports d'Hangzhou, une éco-cité à Wuhan en Chine, la ville nouvelle de
Foum-el-Oued au Maroc et une étude globale d'aménagement à Bahrein.
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