Antoine-François Lomet arrive à Polytechnique fin 1794. Il avait adressé une lettre "au citoyen Prieur de la Côte d'Or, député à la Convention Nationale", et accompagnée d'un document de huit pages intitulé : "Observations adressés par le citoyen Lomet adjudant général, aux citoyens chargés de l'organisation de l'Ecole centrale des Travaux publics" [future Ecole polytechnique].
Lomet, à qui l'"on a proposé" un emploi dans cette Ecole, s'est senti obligé de rédiger ce curriculum vitae en forme d'autobiographie ("il faut bien se résoudre à se faire connaître"... ) qui nous paraît un modèle du genre en vogue à l'époque. Notons en passant que l'auteur ne pèche pas par excès de modestie... L'étalage de ses compétences d'enseignant et de son expérience d'ingénieur est ponctué d'attaques virulentes contre l'Ancien Régime : "... l'horreur que nous ressentions du despotisme royal et de sa tyrannie subalterne", contrastant naturellement avec l'éloge de la "Révolution qui a régénéré la France". Le zèle révolutionnaire du citoyen Lomet fut bien récompensé : en 1794, il sera chargé avec Le Sage et Baltard de constituer la collection de modèles et dessins d'architecture pour l'Ecole centrale des travaux publics (qui devient peu après l'Ecole polytechnique). Il y occupera le poste de conservateur des modèles jusqu'en 1797, et y exercera les fonctions d'instituteur de géométrie descriptive et d'architecture à partir de 1795.
Sur Antoine-François Lomet voir LORION : « Antoine Lomet : Ingénieur des Ponts et Chaussées, Officier du Consulat et de l'Empire », Revue de l'Institut Napoléon, t. 104, 1967, p. 131-134. Lomet semble avoir disparu de l'Ecole polytechnique en 1797 après y avoir enseigné et fait aussi, pour le Comité de Salut public, des recherches sur l'aérostation organisées par l'Ecole polytechnique. Voir A. LOMET, sur l'emploi des machines aérostatiques aux reconnaissances militaires et à la construction des cartes géographiques, J.E.P., t. 4, 1802, cahier 11, p. 252-258. Lomet poursuit une carrière militaire sous l'Empire, jusqu'au grade de colonel. Il est anobli avec le titre de "baron des Foucauds" en 1809 et mis à la retraite la même année, car atteint de paralysie. |