Le Général Chavanat, Directeur Général de l'Ecole, a poursuivi l'oeuvre de mise en valeur du patrimoine artistique.

Le réaménagement d'une partie du Boncourt a été l'occasion d'une présentation soignée des vitraux et de la restauration, par les soins de Madame Loilier, de leurs tableaux.

Le portrait du Général Comte de Bordesoulle, gouverneur de l'Ecole de 1822 à 1830 a été placé dans le hall d'accès au Boncourt. Mais le Général Comte de Bordesoulle semblait bien malade, avec un teint grisâtre, et son uniforme apparaissait passablement mité. Un nettoyage complet et une habile restauration lui ont rendu sa bonne santé et son aspect martial, digne du gouverneur qui remilitarisa le régime intérieur de l'Ecole après 1822.

Le tryptique de Marius Roy représentant la remise d'un drapeau à l'Ecole par le président Loubet le 23 mars 1901 a été lui aussi remis à neuf. Une vitre, censée protéger la peinture avait surtout provoqué le dépôt d'une couche de poussière, voilant complètement les couleurs. Grâce à la restauration réalisée, la toile a retrouvé la chaude ambiance d'une cérémonie patriotique certes, mais aussi printanière.

Après Arago, la bibliothèque a rendu hommage à Paul Lévy, dans le cadre d'une exposition intitulée "Le calcul des probabilités : des jeux de hasard à Paul Lévy".

Cette exposition a permis de montrer quelques uns des ouvrages rares possédés par la bibliothèque, parmi lesquels il convient de noter des oeuvres de Nicolas Tartaglia, Cardan et Jacob Bernouilli.

Après un séjour fort long chez le relieur-restaurateur, on peut de nouveau admirer à la bibliothèque, la superbe reliure en cuir peint aux armes du Pape Pie VI, recouvrant le livre de Christophus Cellarius : Géographia antiqua, Rome 1774, choisi par Monge pour la bibliothèque de l'Ecole, dans le cadre du traité de Tolentino.

L'inventaire systématique de la réserve se poursuit, permettant de redécouvrir des ouvrages considérés comme perdus, ce qui est toujours satisfaisant, mais aussi confirmant des disparitions attristantes, comme celles de la plupart des atlas anciens ...

Grâce à l'intervention directe de la SABIX, la bibliothèque s'est enrichie d'un Euclide en traduction française, en remplacement d'une édition figurant dans le catalogue de la bibliothèque, mais plus en rayon, d'une édition de Camille Flammarion, curieusement absente des collections, d'un opuscule sur Arago et d'un recueil de texte illustrant la participation des polytechniciens à la révolution de 1830.

Par ailleurs, ont déjà été réalisés le microfilmage du registre des personnels et la restauration d'une biographie de Lavoisier.

Sont en cours de restauration : le Journal de l'Ecole polytechnique, le registre des élèves étrangers et des estampes concernant 1830.

La bibliothèque est toujours à la recherche du grand dictionnaire universel du XIXe de Pierre Larousse.

Toute information permettant de localiser et pourquoi pas, d'obtenir par don ou par acquisition des manuscrits, les cours professés à l'Ecole, sera bienvenue. Les notes de cours de Becquerel montrent tout l'intérêt de ce type de document.

La bibliothèque de l'Ecole (alors au Palais-Bourbon), vue par un visiteur étranger, à l'époque du Directoire.

Thomas Bugge, astronome danois et directeur de l'Observatoire de Copenhague, fit à Paris un séjour de six mois à la fin de 1798, pour prendre part aux premières rencontres internationales sur l'établissement du système métrique. Il profita de ce long séjour pour s'informer dans le détail de la vie scientifique dans la capitale. Dans son compte-rendu de voyage, il s'étend sur ses visites et notamment sur celle qu'il fit à l'Ecole polytechnique dont il décrit longuement l'institution et où il assista au cours de divers professeurs : PRONY, FOURCROY, HASSENFRATZ. Nous en extrayons ce bref alinéa sur la bibliothèque de l'Ecole :

" L'Ecole polytechnique a une bibliothèque très bonne et très bien installée, avec environ dix mille volumes qui comprennent les ouvrages essentiels concernant les diverses matières enseignées dans cette institution. Elle est ouverte, pour les élèves, plusieurs heures chaque jour et toute la journée le décadi. Elle est fréquentée en permanence par les élèves ; j'en ai souvent trouvé vingt à trente à la fois."

(tiré de M.P. CROSLAND, Science in France in the Revolutionary Era, M.I.T. Press, Cambridge Mass., 1969)