Acheter ce bulletin pour 20 € + 3 € de frais de port (France et Europe) :

Frais de port inclus pour l'Europe. Pour une expédition hors d'Europe, le prix est de 30 € incluant 10 € de frais de port : payez sur la boutique Sabix.




En couverture : caricature de Hervé Faye, professeur d'astronomie à Polytechnique, par un élève de la promotion 1882, le futur général Maurice Pellé (1863-1924)

Bulletin n° 55

Hervé FAYE (1814-1902) ou l'art de la rupture

Ce numéro de 107 pages comporte les interventions présentées à la journée consacrée à Hervé Faye (1814-1902) le 26 septembre 2012.

Il a été élaboré par Guy Boistel, Stéphane Le Gars et Colette Le Lay

Contenu du numéro :

  • Préface,
    par Pierre Baüer, Président du Bureau des longitudes

  • Introduction : Hervé Faye ou l'art de la rupture
    Stéphane Le Gars

  • Hervé Etienne Auguste Albans Faye : une biographie de jeunesse
    Jérôme de la Noë, Françoise Le Guet-Tully, Francis Beaubois

  • Comment construire une théorie du Soleil : problèmes épistémologiques et méthodologiques chez Hervé Faye
    Francis Beaubois

  • Hervé Faye, la géodésie et le Bureau des longitudes
    Martina Schiavon

  • Hervé Faye, diffuseur de l'astronomie
    Colette Le Lay

  • Lignes de Faye : la jonction télégraphique Greenwich-Bruxelles-Paris, 1853-1854
    David Aubin

  • Hervé Faye et l'heure nationale
    Jacques Gapaillard

  • Des comètes aux tempêtes : le brassage disciplinaire d'Hervé Faye, entre ruptures et continuités
    Stéphane Le Gars

  • Hervé Faye et Ernest Mouchez, ou l'astronomie française entre science et politique à la fin du XIXe siècle
    Guy Boistel

  • Conclusion
    Colette Le Lay

  • Éléments chronologiques sommaires de la vie et de l'oeuvre d'Hervé Faye
    Guy Boistel, Francis Beaubois, Stéphane Le Gars et Colette Le Lay

  • Annexes biographiques
    Jérôme de la Noë

L'infographie et impression de ce numéro ont été assurés par le CPM de l'École polytechnique



Préface

Pierre Baüer

Éminent scientifique du XIXe siècle, Hervé Faye a reçu les plus hautes distinctions du monde académique et de la république. Il semble, toutefois, que son nom soit tombé dans l'oubli peu après sa mort à l'aube du XXe siècle. Son parcours, qui, selon le titre de la revue, est marqué par « l'art de la rupture », est pourtant emblématique de l'évolution de l'approche scientifique, notamment dans les sciences de l'Univers, au cours du siècle postrévolutionnaire. Cette dernière dimension rend d'autant plus louable, à l'approche du bicentenaire de la naissance d'Hervé Faye, l'initiative du Centre François Viète consistant à rassembler des experts reconnus en matière d'histoire des sciences afin de mettre en perspective la démarche d'Hervé Faye et son impact scientifique, institutionnel et sociétal.

L'ouvrage qui résulte de cette initiative fait apparaître les multiples dimensions de l'action d'Hervé Faye : pluridisciplinarité scientifique, transmission du savoir par l'enseignement et la diffusion des connaissances auprès du public, engagement politique. Ce large spectre d'activités, partagé avec ses illustres contemporains François Arago et Urbain Le Verrier, est d'une certaine manière une caractéristique des scientifiques de cette époque.

La pluridisciplinarité d'Hervé Faye, c'est non seulement l'abord de domaines très variés, de la découverte d'une comète à la géodésie et la météorologie en passant par la physique solaire et la cosmogonie, mais aussi l'approche observationnelle, métrologique et théorique, et enfin le développement scientifique au service de la société.

Transmettre le savoir est un souci constant d'Hervé Faye. Il s'en acquitte par les canaux académiques de l'Ecole polytechnique ou de l'Université de Nancy mais également auprès du grand public en faisant renaître les notices scientifiques de l'Annuaire du Bureau des longitudes en digne successeur de François Arago qui s'en était chargé pendant de longues années.

Le scientifique du XIXe siècle est souvent proche, par nécessité, du politique. C'est ainsi qu'Hervé Faye obtient directement auprès de Mac Mahon l'installation du Bureau des longitudes dans les locaux de l'Institut de France. De même il défend pendant plus de trente ans l'idée d'unifier le temps de l'hexagone, ce qui aboutit à l'adoption d'une loi en la matière en 1891. Il est enfin un ministre éphémère de l'instruction publique, des cultes et des beaux-arts en 1877.

Le parcours d'Hervé Faye, apparemment marqué par de nombreuses ruptures, semble se stabiliser lorsque, à 48 ans, il devient membre du Bureau des longitudes. Il joue ensuite pendant près de quarante ans un rôle essentiel dans l'évolution du Bureau des longitudes dont il assure la présidence pendant plus de vingt ans. En effet, le Bureau des longitudes, après une période faste marquée par la mise en place du système métrique décimal et l'action de François Arago, s'est trouvé affaibli après avoir été séparé de l'Observatoire de Paris par Urbain Le Verrier, pourtant membre de ce même Bureau. Hervé Faye entre en quelque sorte en résonance avec les orientations fondamentales du Bureau des longitudes qui ont été fixées à cet organisme notamment dans le rapport de l'Abbé Grégoire fait à la Convention nationale dans sa séance du 7 messidor an III (25 juin 1795). Quelques extraits de ce discours soulignent ces orientations. Il y est tout d'abord indiqué que « le Bureau des longitudes, par ses travaux, ses observations et la correspondance avec les savants, tant nationaux qu'étrangers, rassemblera en un faisceau toutes les lumières propres à éclairer et à diriger la navigation extérieure ». Le rapprochement entre science fondamentale et évolution des concepts, économie et diplomatie est mentionné explicitement : « La découverte des satellites de Jupiter, en perfectionnant les cartes marines, a suffi pour produire une révolution dans l'esprit humain et dans les relations commerciales et diplomatiques ». Quant à l'éventail des disciplines nécessaires pour résoudre le problème des « longitudes », l'Abbé Grégoire fait état de ce que « l'Horlogerie, la Mécanique, la Géométrie, l'Astronomie se sont disputé la gloire de résoudre ce problème, toutes se sont assuré des droits à la gratitude des nations. Tandis que l'Astronomie perfectionnait ses méthodes pour mesurer les distances de la Lune au Soleil et aux étoiles, ce qui lui donne la différence des méridiens, l'Horlogerie exécutait les montres marines, dont l'idée n'était pas neuve, mais dont l'application l'était ». Le rapport fixe un dernier objectif :
« Le Bureau des longitudes s'occupera également de la Météorologie, science peu avancée, et cependant les résultats de cette branche des connaissances humaines importent singulièrement à l'Agriculture.
On sait avec quel succès ils ont été appliqués par Duhamel à la Botanique, par Malouin à la Médecine, par Deluc à mesurer la hauteur des montagnes
».

On retrouve dans ces lignes directrices les éléments caractéristiques de la démarche d'Hervé Faye : un large éventail de disciplines, l'appropriation de nouvelles techniques, la mise en réseau des scientifiques, la recherche d'applications au bénéfice de la société. C'est ainsi qu'il s'approprie la photographie au profit de l'astronomie et le télégraphe au profit de la détermination des longitudes. Il joue également un rôle essentiel dans l'implantation, de concert avec l'Amiral Mouchez, d'un observatoire au parc Montsouris dédié à la formation des marins. Il est enfin très impliqué dans le développement de la géodésie au niveau national et international.

Henri Poincaré a dit d'Hervé Faye: « c'est un semeur d'idées ; c'est par là avant tout que sa mémoire vivra ». Il ne fait pas de doute que cet ouvrage très bien documenté permettra à la mémoire de se réveiller!


HERVÉ FAYE (1814-1902)
Chronologie de sa vie et de son oeuvre

Francis Beaubois, Guy Boistel, Stéphane Le Gars, Colette Le Lay

Cette chronologie non exhaustive rassemble des informations éparses, des événements et faits inconnus ou méconnus jusqu'à présent, permettant au lecteur de se faire une idée générale du déroulement de la vie et de la carrière d'Hervé Faye. Le lecteur se reportera aux divers articles de ce volume pour le développement de tel ou tel aspect de son oeuvre.

1814 (1er oct.): naissance d'Hervé-Etienne-Auguste-Albans Faye à Saint-Benoist du Sault dans l'Indre (36).

1832 : Hervé Faye entre à Polytechnique (à 18 ans).

1834 (émeutes): il est radié de l'École polytechnique.

1834 (24 avril - 25 juillet) : il est enregistré à la prison de Ste Pélagie ; Faye s'était alors résolu à entrer dans l'Artillerie via l'École des Ponts et Chaussées.
1834-1835: A sa sortie, il assure des répétitions pour gagner sa vie et passe un examen d'admission à l'École des mines.
1835 (juillet) : Faye convoite une place disponible dans la Cie de dessèchement des marais ; son intérêt pour l'astronomie se manifeste (il demande à sa mère de lui envoyer des livres).
1836 (janv.): Deux professeurs de Polytechnique (Savary et Babinet) l'aident à trouver un poste.
1836 (mai) : Faye part pour Bordeaux (pour un travail intermittent) mais revient fréquemment à Paris où il donne des leçons de géométrie descriptive.
1838 (17 sept.): Faye part pour Rotterdam rejoindre son oncle.
Septembre 1838 - février 1841 : Affaires hollandaises irrégulières et peu fructueuses
Allers-retours fréquents à Paris. Contacts conservés avec les milieux de Polytechnique et de l'Observatoire.
1841 (25 fev.): lettre de Faye qui témoigne de contacts pris avec François Arago. Un des amis de Faye est depuis sept ans à l'Observatoire et est beau-frère de Babinet. Babinet et Savary jouent les intermédiaires pour placer Faye à l'Observatoire. Arago le juge trop âgé... une longue attente commence.
1842 (5 oct.): Arago le fait finalement entrer à l'observatoire de Paris.
1843 (22 nov.) : Faye découvre la comète périodique qui porte son nom (comète 4P/Faye). Cette nouvelle et quatrième comète lui vaut le prix Lalande en 1844 (il a alors 29 ans).
1846-1848 : Cosmos: essai d'une description physique du monde, par Alexandre de Humboldt, Paris, Gide et Baudry; 2 vols. trad. Faye.
1847: Note sur les travaux astronomiques de M. H. Faye, Paris, Bachelier (7 pp.); notice pour l'élection à l'Académie des sciences.
1847 (18 janv.) : Faye est élu membre de l'Académie des sciences, dans la section d'astronomie (à 42 voix pour contre 44) - 25 janv., ampliation de l'ordonnance royale qui confirme Faye membre de l'Académie.
1847 (2 avril): Faye est promu Chevalier de la Légion d'Honneur.
1849 (lettre du 17 oct, Arago à Airy) : Arago n'a pas échangé un mot avec Faye depuis 2 ans ; Arago traite Faye de « personnage vaniteusement improductif et immoral »
1851-1854: Faye est professeur à l'École polytechnique, où il enseigne la géodésie et l'astronomie. Il a comme assistant Aimé Laussedat pendant sa dernière année (1853-1854)1.
1852 (19 mars): Lettre du ministre de la Guerre au Général commandant l'École polytechnique - Faye est nommé par le Prince Président de la République « astronome adjoint à l'Observatoire de Paris, à l'emploi de Professeur de géodésie de l'École polytechnique, en remplacement de M. Chastes, démissionnaire pour cause de fautes ».
Les références divergent un peu. Aux AN, le dossier de pension de carrière donne le début des cours en 1851. Une autre source, provenant des procès-verbaux du Bureau des longitudes en 1889 : Faye donne des cours à X début 1852...
1852 (31 mai, 2 et 30 juin): lettre de Faye adressée à Arago le 2 juin - la lettre est signée du 31 mai 1852. Faye démissionne de l'Observatoire car il se trouve au centre d'une querelle entre Arago et le P. Angelo Secchi. Secchi souhaite savoir ce que trame Arago à l'Observatoire et s'appuie sur ses correspondants dont Faye est le premier. Arago commente la démission en séance du Bureau des longitudes en disant que « Faye souhaitait depuis longtemps quitter l'observatoire; il n'observait plus; des pages blanches des registres d'observations en témoignetit ».
1852 (9 juin) : Faye demande que le motif de sa démission ne soit pas mentionné ; Arago en séance du Bureau des longitudes, demande si la subordination de la fonction d'élève-astronome est bien compatible « avec la position indépendante de membre de l'Institut ».
Date inconnue. Vers 1852 : Faye critique Arago dont il connaît « les misérables tactiques » ; Faye: « J'espérais mettre ma vie scientifique à l'abri de ces incommodes bourrasques en quittant l'observatoire où j'étais mieux traité il y a 5 ou 6 ans, mais il paraît que je me suis trompé ».
1852 (26 juin): lettre de Humboldt (Postdam) à Arago - Selon Humboldt, Arago a dû faire preuve de trop d'indulgence à l'égard de Faye ; Humboldt n'avait pas eu à se plaindre de Faye lors de la traduction du 1er tome du Cosmos mais Gide n'aimait pas Faye. Humboldt témoigne de relations délicates avec Faye. Les discussions avec Faye pour la traduction des autres volumes de Cosmos du reste pénibles pour Humboldt.
1852 (octobre, lettre de Faye à Secchi) : Faye n'a plus mis les pieds à l'Observatoire depuis dix mois. Faye en expose les motifs: charges de travail énormes (qui empêchent Faye de se rendre au mariage de sa soeur); Faye est très touché par le décès de sa mère le 7 janvier 1851.
1852: Leçons de cosmographie rédigées d'après les programmes officiels, Paris, Hachette (402 pp. et pl.) - 2nde édition, 1854; Arrivée d'Urbain Le Verrier à l'Observatoire Impérial - le Bureau des longitudes se trouve désormais sans locaux fixes.
1853 (23 novembre)Mariage avec Christina Sophia Jungbluth à La Haye (Pays-Bas)
1854 (11 fev.): Faye devient astronome adjoint à l'Observatoire de Paris ; la nomination est signée par Fortoul.
1854 (mars-juin): Faye participe à la détermination de la différence de longitude Paris-Greenwich en échange avec Dunkin.
1854 (22 août) : Faye est nommé Recteur de l'Académie de Nancy mais demeure encore à Paris.
1854 (août-octobre) : Faye engage une forte polémique sur les réfractions atmosphériques avec Biot (et Mathieu et Laugier) qui est relayée dans les CRAS.
1854 (12 sept.): Faye quitte Paris pour se rendre à Nancy.
1854 (10 nov.): lettre de Faye au Général commandant l'École polytechnique - Accord avec le ministre de l'Instruction Publique pour que Faye, Recteur à Nancy, garde son poste à l'Observatoire Impérial, puisse suivre les travaux de l'Académie des sciences. Des arrangements sont pris pour qu'il retrouve son poste de professeur à Polytechnique, arrangements qui doivent être approuvés par le ministre de la Guerre...
1854 (20 déc.) : Faye démissionne de Polytechnique (du poste de professeur de géodésie) et part pour Nancy où il s'installe avec sa famille.
1854-1857: période où Faye est Recteur de l'Académie de Nancy. Il est aussi professeur de mathématiques pures et appliquées à la Faculté des sciences.
1855 (29 déc.) : Faye est promu Officier de la Légion d'Honneur.
1857-1877: Faye est de retour à Paris. Il devient Inspecteur général de l'Enseignement secondaire.
1855-1859: Cosmos: essai d'une description physique du monde, par Alexandre de Humboldt, Paris, Gide et Baudry, 2e éd. en 4 vols.; tome I trad. Faye; II trad. Galusky; III trad. Faye ; IV trad. Galusky.
1861 (13 juin) : Faye est sur la liste des présentés au Bureau des longitudes, liste « imposée » par le ministère de l'Instruction publique (pour le remplacement de Poinsot, Largeteau et Daussy). Guillaume Bigourdan souligne des irrégularités dans la procédure, en raison du flou du décret de 1854 et des rapports conflictuels avec Le Verrier.
1861 (10 juillet): au Bureau des longitudes, Faye arrive en 2e ligne pour le poste de Poinsot derrière Delaunay.
1861 (5 août): élections au Bureau des longitudes - Faye est classé en 2e ligne mais l'élection est court-circuitée par la réforme de 1862 où les nominations sont imposées.
1862: nouveau règlement du Bureau des longitudes, décret du 26 mars, et nominations à la séance du 9 mars: Faye entre au Bureau des longitudes. Faye est titulaire astronome (AS: Liouville, Leverrier, Delaunay; astronomes: Mathieu, Laugier, Yvon-Villarceau, FAYE, Foucault; Marine: Deloffre, Mathieu, n/a; Guerre: Vaillant; Artistes: Lerebours, Brünner).
1862 (12 nov.): Faye est membre de la Commission des travaux géodésiques du Bureau des longitudes (avec Delaunay et Laugier).
1863 (5 janv.) : Faye lit un rapport à l'Académie des sciences sur la 1re Conférence géodésique austro-allemande (Berlin, 1862). Une dispute naît avec Le Verrier (relayée dans les CRAS), Delaunay monte au secours de Faye; la dispute devient une dispute à trois.
1867-1869: Faye rapporteur pour la l'Association géodésique internationale. Il soutient les travaux d'Yvon-Villarceau dans ce domaine (Yvon-Villarceau est alors secrétaire du Bureau des longitudes).
1869 (31 mars) : Faye fait le rapport de la Commission de géodésie du Bureau des longitudes; Yvon-Villarceau est intégré à la Commission. Les opérations sont conduites en 1870 par les capitaines Perrier, Bassot et Penel puis interrompues par la Guerre avec la Prusse.
Conflit avec la Prusse (1870-1871)
1870 (30 août) : Faye est promu Commandeur de la Légion d'Honneur.
1870-1871 : Faye est présent à toutes les séances de l'Académie pendant le siège et le bombardement de Paris entre le 5 septembre 1870 et le 6 février 1871 (23 séances).
1871 (lundi 2 janv.) : Faye est élu Vice-Président de l'Académie des sciences, avec 18 voix pour, 12 pour Bertrand et 1 pour Jamin. Coste, Président, est absent pour raison de santé, et Faye siège sur le champ; il assure la présidence dans les faits une grande partie de l'année 1872.
1872 : Faye est Président de l'Académie des sciences.
1872 (9 déc.) : Paul Bert prononce un discours à l'Assemblée intitulé « À quoi sert le Bureau des longitudes? » constituant une attaque sévère contre le Bureau. Faye, devenu président du Bureau des longitudes et président de l'Académie des sciences (suite au décès de Delaunay le 5 août), prend la défense du Bureau des longitudes et l'Académie des sciences se range derrière Faye. Une motion est délivrée au Président Thiers qui confirme le Bureau des longitudes dans ses statuts.
1873 (12 mars): Faye succède à Delaunay à Polytechnique; il est professeur d'astronomie et de géodésie; il assure ses fonctions jusqu'en 1892.
1873/4-1893 : Faye préside (à nouveau) le Bureau des longitudes et ce, pendant vingt ans sans interruption; il l'était dans les faits depuis fin 1872 après le décès de Delaunay. Faye inspire le nouveau décret pour le Bureau des longitudes le 15 mars 1874 et permet au Bureau d'obtenir des locaux fixes à l'Institut.
1873-74 et 1874-75 : École polytechnique. 1re division. Cours d'astronomie, 2 vols. (309 et 352 pp.).
1875 (mai à octobre) : Faye épaule Mouchez pour la création de l'observatoire de la Marine au parc Montsouris avec le soutien de la Ville de Paris, du ministère de l'Instruction publique et des ministères de la Marine et de la Guerre.
1875 (3-5 oct.): installation officielle du Bureau des longitudes à l'Institut, sous la présidence de Faye, et ouverture de l'observatoire de Montsouris (Journ. Off. du dimanche 3 oct 1875).
1876-1878: École polytechnique. 1re division. Cours d'astronomie et de géodésie, 2 vols. (300 et 328 pp.).
1877 : décès de Le Verrier - l'Observatoire est sans directeur pendant 8 mois mais placé sous la responsabilité du Conseil de l'Observatoire.
1877 : Faye est candidat malheureux aux élections du 14 octobre, dans le XVIe arrondissement de Paris.
1877 : le Ministre Brunet nomme Faye ministre de l'Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts du 23 novembre au 13 décembre 18771 dans le gouvernement Gaétan de Rochebouët.
1877-1887: Faye est nommé Inspecteur général de l'enseignement supérieur par Bardoux, Ministre de l'Instruction publique.
1878 (mai-juin) : pressenti pour être directeur de l'Observatoire de Paris, il se désiste au Conseil de l'Observatoire en faveur du contre-amiral Ernest Mouchez, contre l'avis de l'Académie des sciences qui préfère Loewy à Mouchez.
1878 (28 juin) : Ernest Mouchez est désigné directeur de l'Observatoire de Paris (pour 5 années).
1878-1879: École polytechnique. 1re division. Cours d'astronomie et de géodésie, in fol. 312 pp.
1880: Cours d'astronomie nautique, Paris, Gauthier-Villars (365 pp. et pl.)
1880 : Sur les prétendues influences de la Lune, Paris, Ducroux (15 pp.).
1881-1883: Cours d'astronomie de l'École polytechnique, Paris, Gauthier-Villars, 2 vols.
1883-1892 : au Conseil de l'Observatoire, interventions décisives de Faye qui entraînent la reconduction tacite de Mouchez comme directeur de l'Observatoire en 1883 et en 1888. Mouchez meurt en 1892.
1884: Sur l'origine du Monde: théories cosmogoniques des anciens et des modernes, Paris, Gauthier-Villars (260 pp.), 1re édition. ; 2nde éd. 1885 ; 3e éd. 1896 ; 4e éd. 1907 avec préface de Henri Deslandres).
1887 (30 déc.) : Faye prend sa retraite.
1887 : Sur les tempêtes, théories et discussions nouvelles, Paris, Gauthier-Villars (75 pp.).
1888 : Pour le Bureau des longitudes, Paris, Gauthier-Villars (14 pp.).
1889 (29 oct.) : Faye est promu Grand Officier de la Légion d'honneur.
1894 : un hommage officiel à Faye est organisé par le Bureau des longitudes dont Camille Flammarion, notamment, se fait l'écho dans l'Astronomie.
1895 : titres honorifiques de Faye: il est président du Bureau des longitudes, membre de l'Académie des sciences; Grand officier de la Légion d'Honneur; officier de l'Instruction publique ; Dignitaire de l'Ordre de la Rose.
1896 : Faye préside la commission des étoiles (constantes) fondamentales à Paris organisée par le Bureau des longitudes, réunion des directeurs des principales éphémérides astronomiques.
1897 (25 janv.) : l'Académie des sciences célèbre avec éclat le cinquantenaire académique de Hervé Faye lors la séance du 25 janvier 1897; Faye reçoit le cordon de Grand-Croix.
1897 : Nouvelle étude sur les tempêtes, trombes ou tornados, Paris, Gauthier-Villars et fils (142 pp.).
1902 : Hervé Faye décède le 4 juillet 1902 (Paris) à 87 ans (sa femme est décédée peu de temps avant) ; il est inhumé au Cimetière de Passy.




Les auteurs :

  • David Aubin, Professeur d'histoire des sciences à Sorbonne Université Pierre et Marie Curie, et responsable de l'équipe d'histoire des sciences mathématiques à l'Institut de mathématiques de Jussieu Paris Rive Gauche.

  • Pierre Baüer, Membre de l'académie de l'Air et de l'Espace, Président du Bureau des longitudes.

  • Francis Beaubois, Professeur agrégé de sciences physiques, docteur à l'Université Pierre et Marie Curie, Institut de Mathématiques de Jussieu Paris Rive Gauche, sous la direction de David Aubin.

  • Guy Boistel, Docteur habilité à diriger des recherches en histoire des sciences et des techniques, professeur de sciences physiques - Responsable du Groupe d'histoire de l'astronomie du Centre François Viète d'épistémologie et histoire des sciences et des techniques, à l'Université de Nantes.

  • Jérôme DeLaNoë, Directeur de Recherche CNRS honoraire, ancien directeur de l'Observatoire Aquitain des Sciences de l'Univers, Laboratoire d'Astrophysique de Bordeaux.

  • Jacques Gapaillard, Professeur de mathématiques honoraire de l'Université de Nantes, chercheur associé au Centre François Viète dans le Groupe d'histoire de l'astronomie, à l'Université de Nantes.

  • Stéphane Le Gars, Docteur en histoire des sciences et des techniques, professeur de sciences physiques, chercheur associé au Centre François Viète dans le Groupe d'histoire de l'astronomie, à l'Université de Nantes.

  • Françoise Le Guet-Tully, Astronome honoraire de l'Observatoire de la Côte d'Azur, elle contribue aux travaux du Laboratoire d'Interférométrie Stellaire et Exoplanétaire (LISE) du Collège de France hébergé à l'OCA. Elle est membre de la Commission scientifique régionale des musées de France.

  • Colette Le Lay, Docteure en histoire des sciences et des techniques, professeure agrégée de mathématiques, chercheure associée au Centre François Viète dans le Groupe d'histoire de l'astronomie, à l'Université de Nantes.

  • Martina Schiavon, Physicienne, docteure en histoire et civilisations de l'École des hautes études en sciences sociales. Maître de conférences à l'Université de Lorraine (ESPE de Lorraine) et chercheure en histoire des sciences et des techniques au Laboratoire d'histoire des sciences et de philosophie-Archives Henri Poincaré de Nancy.