Citation de Janis Langins, "La République avait besoin de savants", Belin, 1987 :
Bien que nettement inférieur à Lagrange, Laplace ou Monge comme mathématicien, Lacroix mérite une place de premier plan dans l'histoire des mathématiques comme professeur de mathématiques. Auteur de textes fondamentaux dont le plus connu est le Traité du calcul différentiel et du calcul intégral (la première édition, suivie de nombreuses autres, est de 1797), son influence fut énorme non seulement en France mais en Angleterre où de jeunes mathématiciens, lecteurs de Lacroix à Cambridge, réformeront l'enseignement mathématique enlisé dans un respectueux immobilisme, par révérence pour Newton. Nommé correspondant de Condorcet à l'Académie des Sciences en 1789, il entra à l'Institut en 1799. Il enseigna dans les écoles centrales de la Révolution (l'Ecole centrale des Quatre-Nations) et plus tard au lycée Bonaparte et au Collège de France et fut le doyen de la Faculté des Sciences de Paris. Dès février 1795 Lacroix est nommé membre du jury des examinateurs pour le concours supplémentaire de l'Ecole centrale des travaux publics et en 1799 il succède à Lagrange comme professeur d'analyse. En 1809 il remplace Bossut comme examinateur de sortie et quitte ce poste en 1815. |