/ n° 37

André Marie Ampère (1775-1836)

20,00 

« Le grand Ampère », « Le génial bonhomme Ampère » : la biographie incontournable réalisée par Louis de Launay en 1925, puis le « roman » bien enlevé de Pierre Marion édité en 1999, proposent deux tit­res qui, rapprochés, me fournissent une introduction sans problème pour ce bulletin de la Sabix.

« Grand », et même « génial », Ampère le fut évidemment par sa contribution exceptionnelle à de multiples sciences, surtout électrodynamique mais parallèlement mathématiques, chimie, et même zoologie. Sa capacité à tenir compte du savoir de ses maîtres et de ses amis, comme de toute information scientifique glanée de-ci de-là au sein de ses réseaux – mais aussi et d’abord son aptitude à prolonger ces données ou ces hypothèses en échafaudant immédiatement son propre jeu d’hypothèses et donc ses théories, voilà bien le propre d’Ampère, ajoutant naturellement à ce génie l’intelligence de la pédagogie et de l’enseignement avec son style personnel mais efficace.

Si, de beaucoup de savants, dans leur parcours linéaire entre prix d’excellence et Institut, il n’est pas très utile ni même très intéressant de chercher à cerner la personnalité, il en est tout autrement d’Ampère : une jeunesse à la fois d’enfant exceptionnellement doué et de fils tragiquement privé de son père, un jeune marié prématurément veuf écrasé de douleur résignée, un jeune homme pauvre à la recherche de moyens de subsistance, un second mariage incroyablement mal venu, etc.., etc.. sans compter des relations avec fille et fils qui sortent aussi de l’ordinaire, bref, tout ce qu’il faut pour provoquer chez un caractère inquiet une réflexion de type religieux et, évidemment, mériter une psychanalyse. Ampère, c’est aussi cela, une person­nalité terriblement diverse, sous un aspect « bonhomme » autrement plus complexe que le petit bonhomme que, potaches, nous dessinions avec un fil symbolisant un courant électrique en lui ouvrant les bras.

Christian MARBACH