Officiers polytechniciens
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Ce numéro n° 43 de notre bulletin s’intéresse en grande partie à l’Armée, via des parcours d’officiers polytechniciens (le colonel Mayer, les généraux André et Pellé), ou via le regard qu’a pu avoir sur des officiers polytechniciens un grand militaire, Charles de Gaulle.
Concernant ce dernier, nous ne prétendons évidemment pas traiter de manière exhaustive les relations qu’il a eues avec Polytechnique. Sujet complexe s’il en est, qui couvre une vie riche et féconde, du capitaine saint-cyrien Charles de Gaulle en 1915, sous les ordres des maréchaux polytechniciens à vingt-cinq ans, jusqu’au président de la V° République et ses ministres polytechniciens. Sujet qui mériterait de faire l’objet de recherches plus approfondies qui commencent à peine à être conduites.
Notre éclairage portera ici sur trois épisodes différents de cette épopée gaullienne. Le De Gaulle stratège militaire est abordé à travers le parcours du colonel Émile Mayer (1851-1938, X1871), qui a eu une profonde influence sur les idées militaires du Général. Le deuxième épisode évoqué est celui des rapports qu’ont pu avoir avec De Gaulle un certain nombre de polytechniciens résistants – notamment ceux qui furent faits Compagnons de la Libération. Si la symbiose paraissait totale avec les polytechniciens des F.F.L. (Forces françaises libres), dont Passy-Dewavrin (X1932), les rapports ont parfois été rugueux avec certains polytechniciens des F.F.I. (Forces françaises de l’intérieur) : la mise en perspective des Mémoires de guerre et de l’ouvrage du Compagnon de la Libération Serge Ravanel (X1939) est là pour nous le confirmer. La troisième époque est celle du De Gaulle président de la République, fraîchement nommé, s’adressant en uniforme aux promotions rassemblées de l’École en juin 1959. Par comparaison, le discours tenu cinquante ans plus tard par le président de la République (Nicolas Sarkozy, Palaiseau, décembre 2008) est d’une facture toute différente, portant sur la diversité des origines et l’accès aux grandes écoles, et nettement moins orienté vers les valeurs et devoirs polytechniciens : autres temps, autres mœurs, autre utilisation d’un espace et d’un auditoire.